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Les grandes illusions

22 décembre 2008

Chanson.

001_01

ça fait tellement de temps maintenant
avec mes airs de petite fille
qui se moque de tout
avec mes airs de petite fille
et ses rires jetés au visage du ciel
ça fait tellement de temps maintenant

je n'ai plus peur
quand un baiser dégringole
et me chatouille le ventre
quand un baiser dégringole
les cris d'oiseaux dans mon ventre
je n'ai plus peur

je ne pleure jamais
comme dans les films ça se voit
des ballons gonflés multicolores
comme dans les films ça se voit
des chagrins en forme d'anaphores
je ne pleure jamais

je n'ai plus peur de l'amour
quand l'orage brûlant dans ma main
et les belles intempéries à terre
quand l'orage brûlant dans ma main
appelle tes lèvres paratonnerre
je n'ai plus peur de l'amour

ça fait tellement de temps maintenant
avec mes airs de petite fille
qui ne veut pas qu'on l'abandonne
avec mes airs de petite fille
et ses minauderies de madonne
ça fait tellement de temps maintenant

ça fait tellement de temps maintenant
la vie en abécédaire

toi comme les 26 merveilles de mon monde

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19 décembre 2008

Botswana.

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minuit,
Botswana
et son ventre
chaud
mes doigts pinceaux
dans le ciel
sauvage
de sa chevelure
ocre
qui dégringole
dans
ma gorge
comme
une pluie de
mousson
qui ne cesse
jamais
une révolte
qui
gronde
et ne cesse
plus

Afrique
5h45, des grâces
tout contre
ma pupille
une femme
qui pleure
la mort
de son ventre
c'était
la saison
des naissances
pourtant
c'était la saison des naissances
elle a 35 ans
et le dos à
la vie,
elle pleure

je me tais à l'ombre
du soleil je
cherche
ma voix
qui tremble
et se noie
je cherche ma voix
elle a 35 ans
elle pleure
et
je n'y peux
rien

elle aura
eu trois enfants
écarlates
en plein zénith
elle aura
pleuré trois fois
mon Dieu

alors pourquoi
est-ce que
ma voix tremble
pourquoi
les mots s'enfuient-ils
et que le
sida
est devenu
le partenaire sexuel
le plus cocu
d'Afrique

minuit,
le corps de
Botswana
dans la poudre des
draps
salis
d'un pays
qui existe fort
tellement fort

je pense à
ton
Combat
et moi
incapable
de délier
la crue de
ma voix
si tu pouvais être

debout et en
plein combat

c'est un jour de juin
je veux un ciel
rouge
socialiste
et dans le regard
de tous les hommes
je ne vais pas
écrire un poème triste
encore
autour de
mon ventre
et de moi toujours moi
je ne vais pas
écrire
un poème d'amour
qui ne soit qu'un bout
un infime bout

de Botswana

et d'Afrique que j'ai
en coup de soleil
dans le cou

minuit,
Botswana
lâche je n'ai qu'une envie
me jeter
dans les bras
du delta de l'Okavango

18 décembre 2008

Au nid tiède.

elle a un
visage quand elle dort
à la brisure du Vertueux
qu'on ne peut
pénétrer
comme un secret cacheté
l'enveloppe de son corps
encore vierge
le glas qui sonne à ses lèvres
et moi dans elle où je veux
vivre
le champ fécond de son ventre
où jettent les graines
belliqueuses en novembre
je l'ai allongée
tout de grâce trois
fois d'amour
dans la respiration sifflante des pavots
j'ai goûté l'illusion d'une descendance
parfois dans cette antre
j'ai conduit mes fleuves
jusqu'à sa source
il a plu à son aube
déflorée
mais jamais d'enfant
pour courir
de cette grasse
fertilité
le sentiment avorté
aux jambes toujours croisées

15 décembre 2008

Bain. (un nu)

1192482849

ton désir
en pétale au bord
du ciel
déversé dans la baignoire

il faudra
recoudre les bulles
qui éclosent
une à une
sous tes doigts
bateaux en exil
au port de mon corps

tu es sorti
de la baignoire
et le ciel
délavé
et les bulles
dans l'air
toutes
sur ta peau
blanche
toutes

il y a des nudités
qui vous habillent

14 décembre 2008

Manquée.

au port
la nuit tombe
sur ses épaules
comme un
grand châle cousu
de brume
la tête dans
le vent
on la croirait
amoureuse
son corps
enveloppé
tout de mer
il pleut sur
les statues de sel
elle a
une chevelure
lourde brune
qui dessine sa
silhouette
et la liberté
jusqu'au bout
des seins
mon dieu
dire que
cette ombre
c'est moi
qui regarde
les jours se noyer
dans l'étreinte
du port
c'est moi
et les lumières
de la ville
me rappellent
tout ce que j'ai
raté
il est temps de
naître maintenant
il est temps de naître
c'est l'aurore et le jour ne vient
toujours pas

Pluie_Grenoble

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12 décembre 2008

Tu es mon plus beau poème d'amour.

Claire
c'est mai déjà
dans la tiédeur d'un
sourire
il fait midi au zénith
il fait midi au zénith
il est grand temps
de tout sortir
du murmure des pierres
prends ce coin
de monde
à l'abri du ciel
d'où il ne fait que pleuvoir
j'ai là tout ce qu'il faut
pour bâtir
notre éternité
j'ai là tout ce qu'il faut

j'ai ton souvenir
le soleil dans les yeux
et le jour tout entier
j'ai une hirondelle sur
mon chapeau
et toi dans le
coeur
j'ai là tout ce qu'il faut
pour faire le
deuil
j'ai là tout ce qu'il faut
il ne me manque que la foi
il ne me manque que la foi

j'ai prié
une divinité qui n'existe
que par ton rire
il me manquait la foi
car je n'ai pas revu
ton sourire déposé
sur l'âme d'une
pierre
il me manquait la foi
mais j'aurais pu mourir
rien que pour voir
la rivière
faire de tes pieds
deux galets
à lancer à la surface
de l'éternité
désormais que reste-t-il
désormais que reste-t-il

comme vont ces jours
dont chacun porte
le pli
des chagrins d'amour
à ton front
endormis
ces siècles de mille ans
pleurés
en ton absence
désormais que reste-t-il
d'espoir en mai
Claire
désormais que reste-t-il
sur cette berge endormie
sur cette berge endormie

les racines
de tes doigts
dans les cheveux de la
rivière
par trois fois
épanchée
au puits de mon coeur
où reste un carillon de pluie
désormais que reste-t-il
de la lumière
que tu as sortie
de la terre et des ciels
désormais que reste-t-il
du souvenir sur la
pierre
où tu t'es endormie
tu es mon plus beau poème d'amour
tu es mon plus beau poème d'amour

c'est mai déjà
mais qu'en ai-je à faire
du soleil dans mes yeux
et de l'hirondelle
dont je me sers de
chapeau
qu'en ai-je à faire
qu'au cimetière
tous ils pleurent
puisque
tu es mon plus beau poème d'amour
Claire
et si tu cherches de quoi
fleurir leurs
pleurs
j'ai là tout ce qu'il faut
tu es mon plus beau poème d'amour
et si tu cherches des fleurs
et si tu cherches des fleurs

j'ai là tout ce qu'il faut

pour quand
tu
me reviendras

de l'éternité

19 mars 2008

Tourne-ciel.

tourne_ciel

la bouche du train
avale un drôle de cerf-volant
qui nage dans le ciel
comme une ritournelle
un air entêtant
qui revient toujours
entre deux hirondelles
il y a un homme assis
qui tourne les pages
du journal libération
de profil on dirait
un tableau de Dali
je le trouve suréaliste
m'imagine amoureuse
comme tu me manques
et qu'il ressemble à Dali
il m'offre une cigarette
je décline l'offre
parce que l'on est
seuls tous les deux
et que j'ai peur que le trajet
ne se consume trop vite
je sors une toile
parce que tu me manques
et qu'il ressemble à Dali
je sors des arcs-en-ciel
de mes poches
et je peins
le drôle de cerf-volant
une hirondelle
dans la bouche du train
l'homme de profil
et ton absence
je peins mal
mon soleil est resté
à quai
Dali me regarde
il sourit un non-dit
et je le trouve surréaliste
m'imagine amoureuse
et je pleure
car le train déjà
arrive en gare
tu me manques
il m'arrive de me dire
que les jours sans toi
ne sont que des trajets
oubliés dans les pages
d'un journal de gauche
où l'on se croit amoureuse
d'un tableau de Dali
je descends avec mon coeur
pour seul bagage
j'ai une dernière larme
pour ce train qui a mangé
mon homme


(je sors de cette gare
où j'ai laissé
le train manger le ciel
je m'en veux un peu)


c'est une chambre
aux rideaux lavandes
ses murs répandent
des bouquets de bleuets
les deux se marient très mal
mais je m'en moque
je ne songe pas encore
à t'épouser
il y a des hommes
qui frémissent
entre ces murs
et ces rideaux
qui se marient mal
je reste froide
ils s'en vont tous
un à un
ils ne savent pas
que je pleure
dans les bras
d'un balcon
seule avec moi
et ton absence
tu m'appelles
souvent
et tu ne sais pas
combien cette chambre
et ses murs et ses rideaux
qui se marient mal
me désespèrent
que je songe à t'épouser
quand je pleure
par dessus le balcon
et qu'ils sont tous partis
un à un
quand les draps
m'enlacent
et que je me lasse
de cette chambre
des hommes qui partent
et de toi
si tu savais combien
tout cela m'est odieux
comme mes épaules
sont lourdes de pluie
comme il fait froid
quand la nuit se jette
depuis le balcon
comme je suis nue
sans ta peau


(j'ai froid et
les jours s'inscrivent
dans le revers d'un nuage
en attendant
la prochaine intempérie)


il a quinze ans
est amoureux
de la promesse
de mes vingt printemps
la belle affaire
je lui explique
que l'on ne peut
s'aimer comme il l'entend
qu'il faut être deux
et que je suis seule
il te blâme
parce que j'ai
le coeur tremblant
et que tu n'es pas là
je sais qu'il a raison
mais que dire
face à l'absolu
je passe mon année
à visiter paris
de fond en comble
pour éviter ses quinze ans
et mes yeux pluvieux
quand il parle d'amour
accoudé à la fenêtre
je le retrouve partout
un jour alors
je lui explique
que je t'aime
et peut-être que
c'est aussi simple que cela
finalement
il referme la fenêtre
j'ai le dernier mot
et le ventre noué
pour tous les printemps
à venir


(l'année s'écoule
comme une unique saison
je redoute le printemps
comme je redoute
de te revoir)


j'ai trois doutes
qui m'étreignent
quand j'éteins
les lueurs de la nuit
je ne parviens plus
à fermer les yeux
à chaque fois
c'est pour vous imaginer
l'un dans l'autre
les bras amoureux
les bouches immenses
à chaque fois
c'est pour l'imaginer
virevolter
dans la robe de tes bras
je ne parviens plus
qu'à douter de moi
je me regarde
dans le regard
des hommes
et j'espère y voir
un peu de ton désir
pour elle
je m'imagine tout
et je me demande
si elle me voit
quand elle ferme les yeux


(je vois les jours s'abattre sur Paris
comme une nuée
d'hirondelles
je sais qu'elles font le printemps
et qu'il est presque l'heure)


j'ai fait mes valises
trop pleine d'une fatalité
des jours passés
en notre absence
je tremble comme
une feuille dans
l'étreinte du vent
il pleut dehors
et jusque dans mes yeux
je ne sais si
tu m'embrasseras
sur le quai
si je te parlerai
de cette chambre
de ses quinze ans
et de mes doutes
je ferme à clef
cette vie que je pleure
malgré moi
relis une lettre
ouverte dans
la crainte du départ
je me tais
jusqu'à midi
où je rate mon train


(je prends le train de nuit
il n'y a plus de drôle
de cerf-volant
que des larmes)


mon soleil
est toujours à quai
les rayons trempés
par les pluies passées
à m'attendre
je pleure
parce qu'il pleut
et que tu es là
parce que j'ai abandonné
dans ce train
d'autres vies
qui manquent de sens
sans toi
parce qu'il a fallu
que je m'exile
dans ces trajets sans finalité
pour comprendre
combien les trains
sont gourmands
combien le bleu et la lavande
se marient mal
combien les hirondelles
ne font pas le printemps
combien il faudrait
brûler toutes ces lettres
qui portent d'autres noms
mes mains alors naissent
dans les tiennes
tu prends le train
avec moi
et je tombe amoureuse
parce qu'il pleut
et que de profil tu m'évoques
un tableau de Dali

16 mars 2008

Trois mots d'amour.

Red

I. Ciels.

J'ai ouvert les yeux
sur un matin d'albâtre
qui recouvrait les toits
la rumeur du pain chaud
imprégnait le drap de ta peau
mon ange, délie ton front
quand il s'habille d'une fièvre
adore mes bras quand tu trembles
fière dans ta robe de froid
mon ange, vois
ce qu'il est beau
le bouquet de nos mains
sous le ciel humide



II. J'aimerais être un personnage de carte postale.

C'est une carte postale
signée d'amours estivales
elle sent la pluie entêtante
en ricochets dans ta main
c'est un livre c'est mon coeur
où j'y ai consigné
la naïveté du soleil
si blafard dans ton dos
dans l'éclat de ton rire
c'est une carte postale
avec l'écho des mouettes
deux sourires d'enfants
et l'orage sauvage dans tes cheveux
on dirait un tableau de pablo



III. Clef de coeur.

Comme j'aimerais
abreuver
la gorge d'un piano
te dire que je suis seule
avec mes mains
comme des ponts
au dessus des voiles
de notre partition
te dire combien je me sens bien
dans la nudité de ta voix

15 mars 2008

Oiseaux orages.

le ciel est un grand oiseau
au dessus des toits
les doigts du vent dans tes cheveux
les habillent de tempête

petit poucet je jette
entre la gorge et le ventre
des morceaux d'heure

le paysage naît après tes pas
les arbres frileux courent
de chaque côté du soleil
d'ici
on dirait une montgolfière
qui coiffe l'horizon

la pluie gonfle les nuages
et j'ai l'envie de secouer cet instant

pour qu'il pleuve des orages
autour du ciel
et que sorte la lumière
jusque sous terre

tout paraît beau
vu d'ailleurs

là où j'attends la pluie et le beau temps

alors
ta main relève mon visage
comme un poème d'amour

et c'est tout ce qui compte
en attendant

le jour

(de loin on dirait
que tout est plus facile)

(A un magicien.)

14 mars 2008

Rue des ricochets.

Rue des ricochets
notre petite Seine
où nos mains se lièrent
à la lie d'une rivière,
ivres du cordage des eaux.
Que donnerais-je
pour retenir d'une nuée d'ailes
les secrets des oiseaux,
abandonner trois galets
dans le bruit d'un « je t'aime »
qu'on ne se dira pas
encore,
mes poches pleines
de ricochets de pluie
que donnerais-je
pour me laisser porter
par le courant de tes bras
dans un chuchotis de paupières,
dérober un sursaut
à l'angle de tes lèvres,
être la toile qui naîtrait
sous tes doigts-pinceaux,
que donnerais-je
pour cette vue de la Seine
frileuse
quand elle scintille
dans tes yeux photographes.
Rue des ricochets il y a
au fond de l'eau le ciel,
ton reflet effarouché
je t'y attends le coeur
froissé
comme un mauvais poème
que j'ai écrit une nuit
près de la Seine.
Si tu savais
je donnerais tout
pour me perdre
au hasard des jours,
rue des ricochets,
cette rue qui n'existe pas
ailleurs que dans tes mains.

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